I. Anatomie de l'oreille humaine et rôles de ses organes
Notre oreille est partagée en trois parties:
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L'oreille externe qui comprend le pavillon et le conduit auditif.
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L'oreille moyenne qui comporte le tympan et les trois petits osselets (le marteau, l'enclume et l'étrier).
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L'oreille interne composée de la cochlée et du nerf auditif.
Le pavillon a une forme en coquille pour permettre de conduire les ondes sonores au conduit auditif, il permet d'amplifier un son. Le conduit auditif a sa fréquence de résonance oscillant entre 1000Hz (Hertz) et 4000Hz.
Le tympan est une membrane permettant de convertir l'énergie acoustique en énergie mécanique et les trois osselets vont répercuter cette énergie à la cochlée. L'oreille moyenne est un milieu aérien.
L'oreille interne est une cavité rigide La cochlée va transformer cette énergie mécanique en énergie électrique qui ira jusqu'au cortex auditif dans le cerveau.
schéma de l'oreille humaine
II. Fonctionnement de l'audition
Lorsque nous percevons un son, les ondes sonores font vibrer notre tympan de manière différente selon la fréquence de celles-ci. Le tympan fait vibrer le marteau qui va enchaîner le mouvement sur l'enclume, qui va ensuite répercuter les vibrations sur l'étrier, qui est en contact avec la cochlée.
L'étrier va taper contre la fenêtre ovale de la cochlée qui transmet les vibrations jusqu'au cortex auditif, qui analyse les informations auditives, en passant par le nerf auditif.
Si un son dépasse 85 dB, les muscles du marteau et de l'étrier se contractent faisant barrière à ce son en limitant leur intensité: c'est le réflexe stapédien.
- 2. Au niveau de l'oreille interne
L'oreille interne est formée de deux parties: la cochlée et le vestibule. Elle est à la fois l'organe de l'équilibre (dont nous n'allons pas nous occuper) et l'organe de l'audition.
Schéma de l'oreille interne
• Partie de l'audition
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• Partie de l'équilibre:
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5- Canal cochléaire
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1- Canal antérieur
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6- Hélicotrème
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2- Ampoule du canal antérieur
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10- Fenêtre ovale
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3- Ampoule du canal horizontal
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11- Fenêtre ronde
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4- Saccule
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12- Rampe vestibulaire
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7- Canal horizontal
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13- Rampe tympanique
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8- Canal postérieur
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9- Ampoule du canal postérieur
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14- Utricule
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La rampe vestibulaire et la rampe tympanique renferment la périlymphe, et le canal cochléaire est rempli d'endolympe. L'endolymphe et la périlymphe sont des liquides permettant le bon fonctionnement des cellules sensorielles de la cochlée, elles constituent l'organe de Corti.
Les cellules sensorielles sont les cellules ciliées internes (CCI) et les cellules ciliées externes (CCE) qui reposent sur une membrane: la membrane basilaire.
Schéma de l'organe de Corti
Les cellules ciliées internes sont des cellules qui transforment l'énergie mécanique en flux nerveux.
Les cellules ciliées externes sont des amplificateurs de mouvements de la membrane tectoriale
Pour des sons supérieurs à 50 dB, lorsque l'étrier tape contre la fenêtre ovale, celle-ci ainsi que la membrane basilaire se déforment: les cellules ciliées internes ancrées dans la membrane basilaire s'inclinent et rentrent en contact avec la membrane tectoriale, ce qui va déplacer celle-ci. Elle va faire vibrer ces cellules qui vont ainsi transformer ces informations mécaniques en messages électriques.
Pour des sons inférieurs à 50 dB, la membrane basilaire ne se déforme pas assez pour incliner les cellules ciliées internes, alors les cellules ciliées externes rattachées à la membrane tectoriale, avec un mécanisme de contraction, se contractent, ce qui va déplacer la membrane tectoriale. Elle va entrer en contact avec les cellules ciliées internes, il y aura donc création de messages nerveux.
L'étirement des cils, vers l'arrière, des cellules ciliées internes libèrent un neurotransmetteur: le glutamate.
Le glutamate est libéré grâce à la dépolarisation de la cellule ciliée interne par les ions potassium K+. Une dépolarisation, produite par une stimulation, positive progressivement le potentiel électrique de la membrane dans la cellule, due à une répartition différente des ions de part et d'autre de la membrane plasmique, et à l'ouverture/fermeture de canaux ioniques. Le potentiel est positif lorsque les ions sont plus chargés positivement dans le milieu intracellulaire (MIC) que dans le milieu extracellulaire (MEC). Ces ions passent à travers des canaux ioniques (pompes sodium/potassium par exemple). Cette dépolarisation va ouvrir les canaux calcium Ca2+, et ces ions calcium entrant, vont libérer le glutamate et faire sortir les ions K+ de la cellule. L'information nerveuse est envoyée.
Schéma de la libération du glutamate d'une CCI (Image par S. Blatrix, extraite du site "Promenade autour de la cochlée" site éducatif http://www.cochlee.info par R. Pujol et coll., INSERM et Université de Montpellier)
Schéma du fonctionnement d'une cochlée saine pour un son inférieur à 50 dB
1: Vibration de la cloison cochléaire
2: Mouvement de la membrane tectoriale et excitation de la cellule ciliée externe
3: Contraction des cellules ciliées externes
4: Excitation de la cellule ciliée interne
5: Départ du message nerveux du nerf auditif
MT: Membrane tectoriale
MB: Membrane basilaire
TC: Tunnel de Corti
D: Cellules de Deiters (cellules de soutien)
SSI: Sillon spiral interne
• Vidéo qui illustre aussi le mécanisme de l'ouïe
Les cellules ciliées situées à l'entrée de la cochlée sont sensibles aux sons aigus tandis que celles situées au sommet de la cochlée le sont pour les sons graves.
Schéma de la répartition des fréquences d'une cochlée saine
Remarque :
Nous pouvons aussi entendre un son via notre chair et nos os. En effet, les ondes sonores peuvent se propager à travers les os du crâne et notre peau.
III. Analyse de l'information auditive par le cerveau
Les informations auditives sont donc transformées en flux nerveux par les cellules ciliées de la cochlée.
Ces informations sont analysées par le noyau cochléaire. Ce centre nerveux active le réflexe stapédien. Les deux nerfs auditifs se rejoignent dans ces centres nerveux qui comparent les informations données par les deux oreilles, décodent la durée, la fréquence et l'intensité du son. Le relais continue jusqu'au colliculus inférieur (au niveau du mésencéphale) qui permet la localisation du son, va dans le thalamus où commence la préparation d'une réponse (vocale par exemple) puis se termine dans le cortex auditif où l'information est décodée, reconnue et mémorisée pour donner une réponse.
Schéma du trajet de l'information nerveuse (Image par S. Blatrix, extraite du site "Promenade autour de la cochlée" site éducatif http://www.cochlee.info par R. Pujol et coll., INSERM et Université de Montpellier)
Remarques :
Si on reste exposé trop longtemps au bruit, le glutamate se forme à la base des cils, l'encrasse et le message nerveux est erroné, ou les cils se mettent à vibrer quand il n'y a pas de bruit ce qui provoque des bourdonnements. Certains cils peuvent aussi casser et l'information ne peut plus passer au cerveau.
En excès, le glutamate peut-être toxique et provoquer la mort neuronale.